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Carnet de voyage #3 : road trip sur nos Canaries de rêve...


Deux mois se sont écoulés depuis ce détour vers un paradis... Un paradis qui mérite attention, apprentissage de ses terres, de sa culture propre, une attention à sa nature puissante et encore préservée, et un paradis qui mérite d'être respecté tout en le racontant.

Ce carnet de voyage #3, je l'ai volontairement plus détaillé que les 2 premiers, au Portugal et en Belgique. Suite à la réalisation d'un petit film de 6 minutes racontant en images ce road trip, j'ai écrit ce carnet de voyage suivant une itinérance particulière et un état d'esprit avec les maîtres mots : discrétion, évasion, secrets. C'est d'ailleurs cette philosophie que j'aime appliquer en voyage. Partir à l'aventure, se faire un circuit personnalisé, prendre un trajet original pour le rendre unique...

Je tiens tout d'abord à remercier ma compagne Vanesa pour ses photos,

que j'ai utilisé à 75% pour illustrer ce carnet !!

Sans elle, je n'aurai pas retranscrit ce témoignage aussi intensément...

J'espère vous aurez le courage de lire jusqu'au bout ce témoignage. Pour ma part, je ne compte pas les heures. Ce carnet de voyage j'y pensais depuis un moment. J'ai voulu tout d'abord me pencher sur du montage vidéo et me concentrer sur le reportage d'un couple... Je ne vis pas de cette passion à plein temps mais je me suis bloqué 9 soirées d'écriture pour essayer de vous retranscrire ce voyage comme si vous y étiez !!


N.B. : pour retrouver tout mes carnets de voyage, saisissez "carnet" dans la recherche.

C'est donc mi-août, ma douce et moi :) , après avoir fait un checkpoint à Valencia en Espagne, que nous partons pour les Canaries à Tenerife et La Palma sur 8 jours, 7 nuits, en itinérance par routes et océan.

* * *

JOUR 1 : journée très courte mais déjà intense puisque nous décollons au crépuscule à 21h de Valencia, pour descendre de manière secouée à 23h40 à Tenerife Sur, Aeropuerto Reina Sofia. Il est clair qu'il faut mériter descendre d'au moins 8 km d'altitude vers ces petits morceaux de terres volcaniques, tels des étoiles illuminant le ciel avec les éclairages de ville, ici et là regroupés ou perdus dans les montagnes.


Une fois à terre, nous récupérons la voiture réservée chez CICAR. Je cite en effet ce groupe de location, car c'est le seul que nous avons trouvé autorisant à prendre le bateau d’Île en île, sans changer de véhicule.

Nous 2, seulement nos 2 sacs et la petite cabriolet, allons direction "Los Amigos Hostel Tenerife" au village de La Mareta, une résidence familiale style Hippie à 15 min de l’aéroport en bord de mer. Il existe d'autres "Los amigos" sur les îles, ce sont des entreprises familiales avec une éthique de vie plutôt écologique. Ils étaient arrangeant car un des seuls à nous accepter passé 00h30.

* * *

JOUR 2 : après une nuit assez courte mais au calme, nous sommes prêt pour nous diriger vers la cuisine de la maison, où les filles finissent de préparer le café, le thé, puis réalimenter les différentes assiettes de gâteaux, fromages et jambons espagnols bien sûr.

Ma chère est souvent l'interlocutrice avec les hôteliers pendant que j'écoute beaucoup. On se regarde, elles ou ils devinent que je ne parle pas tellement l'espagnol, mais l'esprit d'entraide est là. De manière globale, m'être entraîné à discuter là bas était la meilleure école que j'ai eu depuis le lycée, où mon niveau d'espagnol était très passable voir mauvais :D

Pendant ce temps, el gato de la casa comme je dis, ou le chat de la maison, circule entre nos jambes, demande un câlin à chacune et chacun des membres de la propriété, arrivant dans le calme au salon ouvert sur jardin, un fond sonore de musiques locales... D'un coup je me sens comme le personnage du film "Into the Wild", à m'introduire dans la maison d'une bande d'amis soudés et dont l'atmosphère apporte confiance.

J'insiste particulièrement sur ce moment, du réveil au départ sur la route car il était comme le premier refrain d'une mélodie qui s'annonçait appétissante d'aventure !!

Maintenant, place au départ et aux premiers paysages...



Nous partons au nord de l'île au prochain hôtel / auberge pour y faire une dépose bagages, en ayant pris soin d'appeler l’hôtelier pour lui proposer le deal. A savoir qu'à chaque fois, ils étaient très compréhensifs !

Le principe sera le même chaque jour de notre semaine, étant donné les vols récurrents annoncés par la commerciale de location de voiture, surtout sur véhicule cabriolet où la toile peut se déchirer. Donc prudence, vous êtes prévenus !!

Au fait, concernant le lieu de dépose des bagages, je n'en parle pas tout de suite car ce serait découdre le parcours de découverte que je vous raconte ici.

Nous arrivons à la ville principale de Tenerife, Santa Cruz de Tenerife, et décidons de commencer par le marché principal de la ville, El Mercado Municipal Nuestra Señora de África La Recova. Nous en profitons pour goûter aux empanadas : des petits chaussons fourrés aux champignons, légumes, thon ou poulet. D'ailleurs ça sera notre stratégie tout au long de notre semaine : manger copieux, protéinés, et un maximum varié le matin s'il y a possibilité, sinon en boulangerie ; manger un encas le midi sur le chemin de nos balades ; puis le soir, dîner en terrasse voire quelques fois en intérieur, car l'Alizé de l'océan rafraîchit les terres. On a atteint moins de 18°C si si !! Et nous sommes à hauteur du sud marocain en plein mois d'Août ;)

La végétation de la ville est riche, variée en espèces européennes, africaines, américaines, et elles est respectée. Il était aussi intéressant de constater l'authenticité des architectures entre chaque ruelle de la vieille ville.

Détour sur différentes places dont la Plaza de España, plus au sud l'auditorium titanesque Auditorio Adan Martin, de l'architecte populaire espagnol Santiago Calatrava Valls.

Au passage, cet auditorium est une sorte de prototype n°2, après un des bâtiments réalisés pour la cité des arts et des sciences de Valencia en Espagne. En effet, cette sorte de langue en béton tient par la seule force de sa base en jouant sur le centre de gravité. Procédé qui fut moins bien réussi à Valencia pour le n°1 car des travaux ont été repris pour maintenir sa "langue"...


Ensuite, visite au Museo de la Naturaleza y el Hombre, musée instructif sur l'histoire des îles Canaries et le développement des habitats, suivant les populations et les époques.

En allant assez vite sur la fin, nous voulions partir pour San Cristóbal de La Laguna. C'est environ 1/2 heure plus tard que nous nous y trouvons, et voilà le constat : le village, classé au patrimoine mondial de l'Humanité, possède certes tout un lot de maisons coloniales charmantes en soit, mais toute assez ressemblante. Nous n'avons fait que passer et lire quelques pancartes... La cathédrale, que nous avons visité, n'a pas marqué mon esprit tellement son architecture était moderne (en béton, toit et coupole refaits il y a environ 10 ans en fibres de polypropylène).

Suite à une petite balade autour du cœur du village, nous dînons au restaurant à Tapas, Tasca Dr Oliviera, vraiment très bon et bon marché comme tous aux Canaries. Ce fut mon baptême pour enfin faire l'effort de goûter à un fruit de mer : le poulpe !! Il a fallu 32 ans, 3200 km et un peu d'amour pour y arriver :)


Comme nous en redemandions après dîner, nous repartons à la chasse aux miradors pour apprécier Santa Cruz de nuit. Cette fois ci nous prenons la route à l'intérieur de l'île, direction Nord-Est, l'auberge Albergue Montes de Anaga, au village El Bailadero. Les sensations fortes nous attendaient car la route devenait de plus en plus sinueuse, et les pleins phares avaient du mal à cerner le relief montagneux.

Nous pénétrons dans ces terres déclarées Réserve de biosphère, el Parque Rural de Anaga. La végétation change constamment en montant en altitude. Les vallées, de plus en plus saillantes, tapissées d'arbres humides et baignant dans une mer de nuages, nous rappellent que nous sommes non seulement sur un massif montagneux mais sur la cordillère volcanique de l'île !!

Enfin nous arrivons à l'auberge, mystérieuse, noyée dans le brouillard humide... On dirait qu'il nous arrive des scènes de films ou de jeux d'aventure comme Tomb Raider mais c'est exactement cette sensation :)

Notre hôtelière nous accompagne jusqu'à la chambre : lits superposés, 2 prises électriques mais on fait avec, entre nos portables et les batteries LIPO de ma caméra Osmo. Le cadre naturel et son ambiance hors du temps surpasse tout de même ces détails techniques...

N.B. : je ne vous l'apprends pas mais, afin de maintenir ses batteries en autonomie, il est utile d'avoir un chargeur sur prise allume cigare ou un chargeur solaire lors de vos randos. Aussi, à chaque fois que vous n'en avez pas besoin, désactivez la localisation, wifi et données cellulaires et vous tiendrez le coup sur 2 jours !! En tout cas c'est ce que je pratique tous les jours de manière générale.

Si vous utilisez votre téléphone comme écran de retour vidéo, en particulier je pense aux vidéastes utilisant des caméras d'action ou drones (j'en fais donc partie), il est d'autant plus utile de prendre ces précautions.

Globalement sur Tenerife et La Palma pour expérience, nous avons souvent eu de la 4G sauf en montant en altitude et là ça va vite... On tombe en Edge ou rien du tout... Mais inutile de vous rappeler quand on prépare un road trip, après tout... le réseau on peut s'en passer ;)

* * *

JOUR 3 : réveil à 6h30, toujours pour ne pas manquer le début du petit déjeuner complet, le silence est impressionnant et on en tombe amoureux... A entendre notre pulsation cardiaque et en fond sonore le vent qui chante en caressant la cordillère... Nous descendons dans la salle à manger avec terrasse suspendue et avons comme apéritif une vue incroyable de verdures sur toute la vallée.

C'est en redescendant par la route vers le Nord-Ouest que nous négocions chaque virage à épingle, plutôt vertigineux et encore on a pas tout vu !!

Nous continuons notre pérégrination au village de Taganana : un petit village tout en cascade de maisons à 1 étage tout ou plus, ou petits immeubles d'appartement, tous orientés vers l'océan...

Quelques poules marchant dans la rue, quelques grands parents faisant leur marche du..... Samedi, nous découvrons ce lieu authentique, tourné vers l'océan, tourné vers la Nature et contre toute forme de tourisme !! Le cœur du village est entouré de banderoles, nous amenant jusqu'à la place de l'église, comme si la fête était prête à se lancer. On imagine là les danses folkloriques, les lumières tamisées, des rires faisant écho dans la montagne...

En reprenant notre chemin, nous passons par le village "Los cuatro gatos que discuten" ou "Les 4 chats qui se disputent". Et là, il s'avère que nous tombons nez à nez avec eux à l'entrée de ce restaurant, le long de la route. Haha je plaisante !! C'est un village que j'ai inventé !!

Enfin, Dame océan et ses plages du nord. Nous avons choisi Benijo, avec tellement d'espace vital c'est vraiment agréable. Nous prenons un verre avant de se jeter à l'eau. Nous demandons la faveur de surveiller nos affaires par un couple de voisins espagnols, compréhensifs, et marchons jusqu'à se jeter presque entier dans l'eau limpide... Mais c'est plutôt l'océan qui vient nous mouiller sans trop calculer le temps d'adaptation bien sûr :D

A ce moment, nous nous retrouvons comme des grands enfants à éviter chaque vague puissante !! Cette plage est un autre cadeau de la Nature : assez large, composée naturellement de sable noir volcanique, et aux extrémités composées de cheminées volcaniques apparentes faisant un cadre rassurant, ou pas...

Il est facilement 13h et nous allons acheter un petit menu de sandwichs tortilla à emporter. Car nous décidons d'aller manger sur la cordillère du parc d'Anaga, sur un petit sommet à même les rochers. Nous profitons avec humilité de la plus grande et la plus belle terrasse que l'on peut avoir et surtout sans réservation, non fumeur, sans alcool, sans pollution, avec un fond sonore de vent des alizés...

Je parle énormément d'Anaga ce 3ème jour. En effet, cette région a été notre région coup de cœur pour Tenerife car nous sommes tombés littéralement amoureux de son esprit et son authenticité.

Nous disons à plus tard Anaga et allons vers la prochaine étape que nous nous sommes fixés : Puerto de la Cruz, apprécié par beaucoup de britanniques au 19ème siècle, charmante petite ville face Nord de l'île. Nous nous arrêtons sur le parking Ouest de la ville, du coté du phare où il y a beaucoup de places. Nous déposons les bagages cette fois-ci dans un hôtel à l'ancienne, l'Hotel Monopol.

Avant d'en parler plus, il est encore temps pour la journée d'observer les ruelles du centre ville protégé, le port, les ermites dressées en l'honneur de la protection des marins, les quartiers de maisons anciennes, bien encrés par l'esprit colonial.


Tout comme je le montre dans mon petit film, les portes sont très personnalisées, toutes soigneusement détaillées. On peut remarquer aussi des murs entiers de petits immeubles peints par des artistes de renom, et donnant une touche de modernité qui passe bien avec les quartiers... C'est le "Puerto Street Art".

Je vous parle maintenant de l'Hotel Monopol, qui fut notre unique nuitée avec une touche de "luxe", car le budget du séjour se voulait sobre.

Maintenu par la même famille depuis 75 ans, tout est dans son jus ancien dans cet hôtel 3* : l'accueil, la cabine en pierre peinte avec son téléphone à cadrant, 4 étages tapissés de lianes tropicales et de palmiers grimpant jusqu'à la verrière. Le patio, typiquement cannarien, est prolongé par un couloir menant au restaurant à l'entresol, puis au 1er étage à un bar puis piscine sur terrasse.

Il est environ 22h quand nous décidons de descendre faire un petit bain de nuit (l’accès étant autorisé 24h/24). La piscine est rien qu'à nous !! L'eau, initialement sans aucun mouvement, crée ses premières vaguelettes lorsque je plonge mon premier orteil, ce moment discret fut unique.

* * *

JOUR 4 : petit déjeuner dressé pour tenir 1 journée 1/2 facilement haha... Nous repartons d'attaque pour le prochain checkpoint : le plateau du Tiede et le sommet du Tiede !!

Le GPS commence à nous faire prendre quelques longs virages en montant doucement, puis nous tournons de façon assez franche dans une ruelle... Avec confiance, nous suivons les instructions mais en fait il arrive devant nous une pente raide comme jamais !! Il s'avère que c'est un sacré raccourci car nous évitons plusieurs épingles !! Certes en roulant prudemment en 1er roulante, mais on est gagnant !

Nous sortons des nuages brumeux et voyons comme par étage la flore évoluer, en partant d'arbres touffus et petits arbustes, pins secs entre les rochers, puis le plateau de terre volcanique vierge... Orange, marron, et la couleur orange-vert des graviers érodés, dont le fer s'est oxydé.

Parque Nacional del Teide, 2300 mètres d'altitude. Centro de Visitantes de El PortilloNous arrivons au. Rapidement, nous faisons le tour et allons voir le petit film expliquant la formation des îles canariennes. A l’accueil, nous posons nos questions pour les randonnées praticables. Comme nous voulions aller au Teide, on nous annonce qu'ils ont des difficultés à mettre en service le téléphérique, mais nous allons comme même voir car c'est sur notre route.

Au pied du téléphérique : beaucoup de personnes bloquées dans la salle d'attente... Problème technique général des cabines, tadaaa !! Sachant que nous n'avions pas réservé nos places, nous demandons quelques infos en prenant un café, mais attendre est un sacrifice pour notre route...

N.B. : si vous souhaitez atteindre le sommet, 160 mètres plus haut que le sommet du téléphérique, il est possible d'y arriver moyennant autorisation, car le volcan est seulement endormi !! Pour notre part, nous voulions simplement atteindre le "presque sommet", donnant déjà une superbe vue sur tout le plateau.

Alors nous décidons de continuer notre chemin et profiter de la vue depuis le plateau. Nous faisons un stop aux Roques de García et le Mirador Llano de Ucanca. Ces points de vue encadrent le Tiede, plus haut sommet d'Espagne : 3718 mètres.

La Ermita de las Nieves, construite sur le plateau, fait penser à une chapelle que l'on voit dans un vieux film du Far West... On ne sait plus où ? Non, plutôt quand nous sommes !! Sur Terre oui, dans sa jeunesse, car l'île a seulement 15 millions d'années d’existence, comparé au 4,5 milliard d'années de notre Planète...

Vers 14h, nous repartons non pas pour éviter les grosses chaleur... Mais pour revenir à la civilisation et à la recherche d'un fameux Guachinche (le climat tempéré maintient ici l'air entre 20 et 27°C à tout cassé !!).

Mais d'où on entend le mot Guachinche en Espagne ?? Et bien nulle part ailleurs que sur l'île de Tenerife. Il s'agit de la taverne typique que tenaient les agriculteurs et éleveurs des terres viticoles, dont La Orotava où nous sommes.

Le Guachinche était la pièce d'une maison de famille agricole, exclusivement dédiée pour faire goûter le nouveau vin, accompagné de tapas et dans un esprit très convivial.

Au fur et à mesure du temps, cette pratique est devenue commerciale, cependant toujours en maintenant un esprit chaleureux.

Le Guachinche que nous avons choisi est le Guachinche Las Chozas. Terrasse ouverte où l'on imagine les soirées dansantes, nous rentrons dans la maison où toutes les pièces sont ouvertes les unes à coté des autres autour de la cuisine. Le menu est unique : 21€ pour 2, entrée plat dessert. Entrée : tranche de fromage sauce miel, épinard et poivrons rouges ; plat : frites avec une pièce de moutons, sans être sûr (nous n'avons pas l'habitude de manger une telle part !!). La viande, locale et en circuit court, est cuisinée au miel légèrement caramélisé. N'ayant même pas pu finir le plat, nous disons STOP au dessert.

Bien sûr je ne dis pas que c'est un endroit où passer si vous êtes végétarien ou végan, car ce n'est certainement pas le bon plan. La mode Veggie n'est pas tellement développée sur les canaries. Déjà la culture fortement ancrée veut ça, mais on peut trouver des plats à base d’œufs avec légumes. Après, tout est histoire de se démerder et trouver les plans qui vous arrange selon ses convictions.

Et ça redescend !! Nous allons pour reprendre nos affaires à l'hotel Monopol, mais avant celà nous faisons de nouveau un stop à La Orotava, et toujours en se perdant à droite à gauche à gauche puis à droite dans les ruelles : place de l'hotel de ville, Ayuntamiento de la Orotava, puis certaines maisons aux balcons canariens.

Nous avions projeté d'aller se balader au Botanical Garden, jardin centralisant la multitude des espèces de la flore canarienne, mais nous manquions de temps. Nous avons préféré partir pour la prochaine étape : El tanque, où nous attendait un appartement de particulier.

Accueillis par les beaux parents du propriétaire, ceux ci nous installent dans l'appartement. Surprise !! Posé sur la table du salon : un vin des canaries, bonbons au chocolat et message d'accueil en langue française. Le propriétaire, argentin, avait craqué pour les canaries nous raconte sa belle mère. Il a acquis cet appartement, leur servant de logement secondaire pour venir passer un peu de temps. Le reste de l'année, l'appartement est mis en location.

C'est en sortant faire notre balade du soir dans le village que nous descendons au Mirador de Atalaya. Un escalier en pierres volcaniques, avec de longues marches, descend tranquillement. Puis nous trouvons un muret arrondi où nous poser, pour apprécier notre étoile le Soleil descendre sur l'océan des canaries. Le spectacle est magnifique... On pourrait croire à un paysage à la croisée entre Savoie, Thaïlande, Amérique latine... On ne sait plus trop, mais en tout cas c'est un paysage qui nous rappelle à quel point notre Planète est belle...

El tanque est un petit village construit tout en pente, comme quand nous arrivions à La Orotava depuis le plateau du Teide. Etalé de 1354 à 400 mètres au-dessus du niveau de l'océan, ses Espaces naturels protégés surplombent la vallée. Il est dit que le nom de cette commune est dû à l'existence d'un réservoir, "estanque" ou "tanque" en espagnol, qui approvisionnait Garachico en eau. Tout un réseau de distribution utilise la force de gravité pour faire descendre l'eau volcanique jusqu'en bas des terres. Cet ingénieux principe est utilisé le long des vallées encadrant la cordillère volcanique...

* * *

JOUR 5 : transfert de Tenerife à La Palma.

Nous reprenons la route vers 9h30 de El Tanque en direction du port de Los Cristianos, où notre bateau, de la compagnie Fred Olsen, nous attend départ 12h pour La Palma !!

Nous coupons les terres de Masca en prenant la TF-82 pour se brancher sur l'autoroute TF-1.

Le checkpoint des falaises Los Gigantes sera dépassé (on ne peut pas faire un tour complet en 5 jours).

Arrivée vers 11h au port, dans la file d'attente des véhicules une fois passé le contrôle. Nous faisons connaissance avec un couple de Madrid qui détient un appartement sur Tenerife. Ce fut une riche discussion où monsieur nous parlait du fonctionnement économique des îles, dont la dépendance énergétique.

A propos de dépendance énergétique, je me suis permis de faire quelques petites recherches au moment où j'écris ces lignes. Par exemple, il s'avère que Tenerife est une île principalement alimentée par centrale thermique donc à pétrole, bien qu'un très grand parc éolien vient en complémentarité aux alentours de Santa Cruz (vue les photos en début d'article). Il est intéressant de noter qu'un projet d'indépendance énergétique est en test sur l'île de El Hierro à l'Ouest : une centrale de 5 éoliennes combinées à une STEP, une Station de Transfert d’Energie par Pompage. En résumé, il s’agit de pomper de l’eau en altitude grâce à l’énergie en surplus générée par les éoliennes, pour pouvoir faire redescendre l’eau et recréer de l’énergie comme avec une centrale hydroélectrique classique en cas d’absence de vent.

En plus, il existe des volants d'inertie couplés aux éoliennes : ces volants de dernière génération sont en fibre de carbone, en suspension magnétique, et opèrent sous vide entre 20 000 et 50 000 rotations par minute. Il est possible de faire varier leur vitesse très rapidement, ce qui permet une réponse optimale aux fluctuations de la demande d’électricité. Ce système en boucle est prometteur, et peut être un bon pas pour l'indépendance en pétrole et des îles canariennes et de toutes les îles du monde en général.

Revenons à Los Cristianos car on nous donne l'autorisation de rentrer le véhicule sur le pont inférieur. Nous remontons sur le pont passagers et c'est parti pour 3h30 de trajet, en faisant escale à l'île de La Gomera, au port de San Sebastián de la Gomera.

Hasta luego Tenerife y Buenas tardes La Palma !!

Nous débarquons à 15h30 comme prévu pour ensuite se poser un peu à l'Aparthotel El Galeón, très pratique car à 5 minutes à la sortie du port, ce qui permet de continuer rapidement notre périple pour le reste de l'après-midi.

Etant à la recherche de piscines naturelles, nous en discutons avec l’hôtesse d’accueil. Celle ci nous dirige vers las Piscinas Naturales Charco Azul plus au Nord ou las Piscinas de La Fajana à l’extrême Nord de l'île. Bon... Comme on aime l'aventure :) nous choisissons l'extrême Nord. Cette plage, moins peuplée, profite en plus d'un couché de Soleil plus visible.

Sur la route, mirador oblige sur un panorama d'habitations entourées de culture de bananes, ou en espagnol "las planateras". Culture très majoritaire sur l'île, las planateras ont été implanté en 650 par les arabes en Espagne entre autres, et au début du XVIè siècle par les Portugais aux Canaries.

Arrivée aux environs de 18h à las Piscinas de La Fajana. C'est la première fois que nous nous baignons dans des bassins presque pas modifiés par l'Homme. Lunettes de plongée sur les yeux, nous rentrons dans l'eau. 2 mètres de fond environ nous permettent d'approcher tranquillement quelques poissons 8)

Le Soleil se couchant, nous finissons la journée sur Santa Cruz (de La Palma). Une journée bien chargée le lendemain nous attendait dont randonnée en plein cœur de l'île !!

* * *

JOUR 6 : c'est en plein milieu des planateras que nous trouvons notre prochain stop, Casa Yvonne TERRAZA Amigos de la Naturaleza. Tout comme notre première nuit à Los Amigos Hostel Tenerife, nous retrouvons la même ambiance : tout un lot de chambres équipées individuelles fait maison, et un autobus aménagé en 2 chambres !! Si là vous ne vous sentez pas dans le film haha... !!

Les 3 chiens courant vers nous pour nous saluer, nous faisons ensuite connaissant avec madame et monsieur les propriétaires. Dans un premier temps, nous discutons surtout avec la femme. Embrassade surtout pour ma compagne :) cette femme, d'origine italienne, parlant italien bien sûr mais aussi espagnol, anglais, français, est tombée amoureuse de cette île et sa nature. Elle nous raconte que elle, avec l'aide de sa famille, ont réussi à s'installer ici pour faire ses chambres d'hôtes, sa piscine, son espace dîner et piste de danse pour les soirées à pas d'heure. C'est toujours avec émotion qu'elle à l'air d'en reparler et nous avoue :

"c'est toute ma vie ici"

Le feeling passe bien et monsieur nous offre à chacun un verre d'Aloe Vera pur du jardin !! Par politesse nous acceptons, même si en nous regardant le verre laisse à désirer. Mademoiselle signe l'émargement de notre présence pendant qu'un des 3 chiens vient sur ses genoux... Instant comique :D

Nous prenons la route et arrivons au Centro de Visitantes de La Caldera de Taburiente, au cœur de l'île, reconnue toute entière Réserve de biophère par l'Unesco.

Une femme nous explique ce qu'il est possible de faire, et en fonction de notre souhait de timming qui était de 4h environ. On nous indique qu'il est possible de prendre un taxi 6 places qui amène jusqu'au Mirador de la Cumbrecita. C'est ce que nous allons faire en patientant l'arrivée du taxi sur le parking du centre.

3€/personne car nous étions complet dans la camionnette, nous arrivons au Mirador. Nous faisons le petit tour de 3 km pour atteindre le Mirador Lomo de las Chozas, au cours duquel nous nous sommes posés pour casser la croûte, proprement, en pleine nature bien sûr !! Seul un corbeau comme compagnie... On imagine déjà ce qu'il veut. Sinon le calme tout puissant est là...

Puis nous commençons la descente de la seconde randonnée, 3h annoncée, mais plutôt 4h en pratique car nous voulions prendre notre temps. Nous revenons par la route sur la partie finale en faisant un stop eau de source. L'eau y est agréablement bonne !! Quel bien précieux...

Effort accompli, nous revenons sur la côte Ouest pour un réconfort bien mérité. Balade, apéro et dîner sur Tazacorte. Les canariens n'imagine pas combien ils sont chanceux...

Le restaurant La Tasquita est un accord parfait pour une fin de journée, tel son panorama est chaleureux, romantique...

* * *

JOUR 7 : retour sur Tenerife.

Tout 2 préparés pour repartir, nous allons dire bonjour aux propriétaires. Nous avons une plus longue discussion avec monsieur. Nous partons sur le sujet alimentation et là nous sommes bluffés !! Cette personne est très impliquée par la recherche d'une alimentation saine et originale. C'est bien pour ça qu'ils s'appellent los Amigos de la Naturaleza !! Car il nous apprend qu'il s'est mis à boire un verre d'eau de l'océan tout les matins, comme thérapie, afin de se nourrir des nutriments qu'elle contient. Il est clair que l'eau des canaries est d'une pureté, aucune trace d'huile, de pollution... Le vent des alizés participant beaucoup au renouvellement de l'eau... Il utiliserait même cette eau pour cuire riz et autres légumineuses.

Sur ce, on se fait la bise et nous partons à la recherche d'une plage tranquille, afin de faire un coucou depuis un bout de l'Europe...

Cette plage, je vais volontairement ne pas la citer ni la localiser,

car je ne souhaite pas participer au tourisme de masse,

même connaissant le petit impact de mon blog.

Ces îles ont besoin d'espace vital pour être belle...

Pour la peine ;) vous aurez seulement les photos d'une des dernières coulées de laves, solidifiées certes, mais comme si elle venait de s'arrêter au bord d'une route... Photo qui rappelle que l'île de La Palma est une des plus jeunes avec El Hierro notamment : 1,5 millions d'années !! C'est à dire hier à l'échelle de la Terre...

Il est l'heure d'aller rejoindre le bateau du retour, au Port de Santa Cruz. Départ à 15h30, arrivée à Los Cristianos 18h45. Ce fut sport mais les sensations étaient présentes : les personnes, cette île de La Palma, un coup de cœur en plus de la région d'Anaga que nous avons élue !!

A 15 min en voiture du port de los Cristianos, nous faisons notre dernier stop à l'Hostal Pensión Neón, dans le village de Guaza. Agréablement accueillis par la patronne et ses 2 fils, nous discutons de notre séjour et des quelques lieux que nous voulions voir pour notre ultime et courte journée du lendemain : Masca, dans la région extrême Nord-Ouest de Tenerife, que nous avions manqué en allant au bateau à l'allé. Et comme nous souhaitions partir de bonne heure, ils nous proposent de nous préparer un petit déjeuner à emporter : adorable !!

Suivant les conseils des hôteliers, nous allons dîner au village Las Galletas, en descendant vers l'océan. Beaucoup de choix de restaurants, beaucoup de fruits de mer bien sûr, mais nous cherchons celui se différenciant des autres... Nous choisissons le restaurant méditerranéen Varadero Viejo. Le garçon de service, très sympa, propose de nous prendre en photo avec nos assiettes fraîchement servies, tout comme le couple voisin. Je ne prendrais pas de fruits de mer pour ma part, mais nous partageons une assiette de patatas et pimientos con mojo verde y picón. Issu du Portugais, "mojo" est le mot typique aux Canaries pour désigner la sauce, ou "salsa" en espagnol. Ici la sauce verte (verde) est à base d'épinard et la rouge (picón) à base de chorizo.

Étrangement, en faisant notre balade digestive sur la côte du village, je trouve qu'au niveau de son architecture, l'ambiance des rues et son bord de mer, il y a quelque chose de marocain !! Pas étonnant me direz vous...

* * *

JOUR 8 : Masca puis un secret et retour pour Valencia.

Avec notre panier repas du matin, accroché sur la poignet de notre porte la veille au soir, nous partons vers 7h30 afin de ne pas manquer le levé de Soleil sur les chaines montagneuses de Masca.

8h15, nous sommes quasi seul face à ce panorama 360 degrés, à 1100 mètres d'altitude. Il s'agit du Mirador De Cherfe. A noter que ce point de vue est plus discret et intime parmi ceux plus en bas...

Coté Est : vue en contre jour sur le Teide et ses vallées, las Montanas Negras et le village de Santiago del Teide en contre bas.

A l'Ouest : vue sur le relief de l'extrémité de Tenerife, la route descendant plus bas à Masca, puis en face l'île de la Gomera, et légèrement à droite on devine La Palma sous un épais voile de nuages...

Nous nous posons sur un rocher surplombant le virage en épingle du Mirador pour petit déjeuner devant ce spectacle...

Après avoir rechargé au Soleil nos batteries à Vitamine D, nous descendons la route sinueuse vers Masca. De là nous observons le centre du village, très charmant et attractif par beaucoup de randonneur. L'hôtelier nous avait prévenu, une partie des sentiers sont fermés à cause d'éboulements de terrains et d'accidents de personnes... Nous ne nous aventurerons pas, sachant que nous voulions voir autre chose ensuite...

Nous quittons Masca et sa vallée pour aller dans un lieu secret que nous avons trouvé... Tout comme un moment à La Palma, je ne vais pas citer ce lieu, ça serait trop facile et ce dernier mérite respect...

Je vous dirais juste qu'il existe un petit bassin, au sein d'une grotte taillée par l'érosion, communiquant avec l'océan via un conduit sous marin. Creusé par l'érosion de l'eau entre les rochers de laves, celui-ci mesure de 3 à 5 mètres de fond, dans une eau turquoise... On dirait que ce bassin respire !! En effet, lorsque l'océan se jette sur la terre par une grande vague, un vrombissement de l'eau sort du conduit sous marin pour remplir le bassin et le faire gonfler d'environ 30 cm... Et lorsque l'océan se retire, de nouveau ce vrombissement de l'eau, qui est aspirée par le conduit et le niveau du bassin redescend...

Attention : nager dans ce bassin peut être dangereux !! Nous avions la chance d'avoir de bonnes conditions : peu de vent et océan peu agitée. Mais gare à vous, si vous voulez vous aventurer, il y a un risque avéré de noyade. Ne laissez donc pas vos enfants y aller seul même s'ils sont en condition de nager correctement !! Et bien sûr il est nécessaire d'être équipé de sandales ou chaussons pour se protéger des rochers.

Nous nous posons une dernière fois sur une plage à proximité et revenons à l'Hostal Pensión Neón pour récupérer nos bagages.

Voiture déposée au parking de CICAR, Aeropuerto Reina Sofia, nous rejoignons à pied notre salle d'attente en trinquant une bière canarienne en la mémoire de ces moments inoubliables... De là haut, nous saluons les îles et disons au revoir ce paradis !!

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A vous toutes et tous qui avez lu ce carnet jusqu'au bout... Merci infiniment...

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